Du « premier Rimbaud » de 1870, qui travaille exclusivement à l’intérieur des formes classiques que sont l’alexandrin ou l’octosyllabe – vers rois de la tradition française –, au Rimbaud de 1872, qui ouvre l’espace poétique aux libertés de la langue populaire : tel est le parcours fulgurant que donne à lire ce recueil. La voix de l’innovation, de l’ivresse et de la révolte s’y fait entendre avec une intensité inédite, témoignant de l’élan sans limites d’un poète adolescent en marche vers la modernité.