« Ou », c’est « ouvroir » : un atelier où l’on œuvre. On y fabrique quoi ? De la « Li », de la littérature. Quelle sorte de Li ? De la « Li Po » – littérature potentielle, car elle est à créer, et en quantité illimitée. Les membres de l’Oulipo (on les nomme « les oulipiens ») sont des poètes, des écrivains, des mathématiciens. Ils se donnent des règles du jeu pour écrire des textes ; c’est ce que l’on appelle la « littérature sous contrainte ».
Les contraintes sont variées. On peut s’interdire l’usage d’une voyelle, comme Georges Perec dans son roman La Disparition (sans aucun e). On peut se restreindre à n’utiliser que les lettres du nom de celui ou de celle à qui l’on destine son texte ; c’est le principe du beau présent. On peut combiner les proverbes pour en créer de nouveaux : « Qui trop embrasse vendredi, dimanche récolte la tempête. » On peut aussi détourner des textes classiques suivant la méthode S + 7, qui consiste à remplacer chaque nom d’un texte par le septième nom trouvé après lui dans le dictionnaire. Ainsi, sous la plume de Raymond Queneau, La Cigale et la Fourmi devient La Cimaise et la Fraction.
Voici donc un recueil des œuvres, pour beaucoup inédites, des oulipiens, auxquels se sont associés des peintres de l’Oupeinpo et des dessinateurs de l’Oubapo.