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Soigner son sommeil, c'est bon pour la santé mentale !

Dans son guide pratique "Comment ça va, toi ?", le Dr Hugo Baup, médecin psychiatre, nous aide à prendre en main notre santé mentale et répond à toutes nos interrogations : quand consulter ? Qui consulter ? Quel type de thérapie pour quelles difficultés ? Le déroulement d’une psychothérapie ainsi que les principaux troubles psychiques et leurs traitements. Dans cet article, l'auteur nous explique l'impact du sommeil sur notre santé mentale.  

Les troubles du sommeil sont fréquents : insomnie, hypersomnie, parasomnies, syndrome d’apnées du sommeil, etc. Il y a aussi des gens qui parlent, crient ou frappent leur conjoint·e en s’endormant, qui sont somnambules ou qui vivent des cauchemars terrifiants qui altèrent leur sommeil.

Lorsque vos nuits sont de mauvaise qualité, vous n’arrivez plus à retenir les informations, vous êtes plus irritable, vous vous emportez plus facilement avec davantage d’impulsivité et vous avez plus de chances de souffrir de dépression par exemple…

LE MANQUE DE SOMMEIL FAVORISE UNE MULTITUDE DE MAUX

Quand on manque de sommeil, on prend des décisions parfois brutales, on répond sèchement à un mail, alors que si on décide de laisser passer un peu de temps, et plus précisément une nouvelle nuit de sommeil, on voit souvent les choses différemment le lendemain, avec plus de recul, à la condition, bien sûr, que la nuit suivante soit meilleure que la nuit précédente.

Les problèmes de sommeil entraînent aussi des répercussions physiques : augmentation de l’obésité, de l’hypertension artérielle et du diabète notamment. Inversement, l’obésité est par exemple un facteur de risque de syndrome d’apnées du sommeil… qui aggravera l’obésité à son tour.

QUELQUES CONSEILS POUR MIEUX DORMIR

De combien d’heures de sommeil avons-nous besoin ? Voici quelques repères : un bébé demande quinze à dix-huit heures de sommeil par jour. À 10 ans, un·e enfant devra avoir des nuits de dix heures. Puis, il ou elle peut progressivement se contenter de huit à neuf heures de sommeil jusqu’à l’âge adulte où sept à huit heures de sommeil par nuit sont nécessaires. Mais cela dépend des personnes, de leur environnement et de multiples paramètres.

En parallèle, chez les adultes, certaines personnes sont plutôt du matin, tandis que d’autres sont plutôt du soir et se couchent tard – pour se lever tard, idéalement. Cela s’appelle le « chronotype ». Il y a également des gens qui vont dormir cinq heures en début de nuit, se réveiller, faire quelques activités nocturnes puis se recoucher.

L’activité physique régulière joue un rôle essentiel dans le sommeil car elle améliore l’endormissement, en diminuant les ruminations anxieuses. Mais le sport est aussi un moyen de récupérer d’une mauvaise nuit parce qu’il favorise la consolidation de la mémoire et le stockage des souvenirs. Ainsi, trente minutes de vélo permettraient de rattraper deux heures de sommeil perdues. Attention tout de même à ne pas faire du sport trop tard le soir, après 22 heures, car cela peut devenir contre-productif en stimulant l’éveil.

Si vous rencontrez des problèmes de sommeil, veillez à respecter ces conseils supplémentaires autant que possible :

  • Ne pas surchauffer votre chambre (température idéale à 18 °C).
  • Ne pas lire, regarder la télévision ou votre téléphone portable trop longtemps dans votre lit. Pratiquez plutôt ces activités ailleurs, sur votre canapé, dans un fauteuil, afin de réserver le plus possible votre lit pour le sommeil.
  • Enfin, éviter au maximum les écrans le soir et ne pas hésiter à prendre une douche froide qui, en abaissant la température corporelle, favorisera l’endormissement.

QUE FAIRE EN CAS DE PROBLÈMES DE SOMMEIL ?

Si vos problèmes de sommeil sont très invalidants et s’inscrivent dans le temps, consultez d’abord votre médecin généraliste qui vous auscultera et vous donnera quelques conseils. Il ou elle pourra vous orienter vers un·e médecin spécialiste du sommeil ou un·e psychiatre si des difficultés psychiques sont suspectées, qu’elles soient la cause ou la conséquence de vos troubles du sommeil.

Parfois, un·e addictologue peut aussi être d’une grande aide car certaines substances comme l’alcool, le tabac ou la cocaïne altèrent le sommeil et doivent absolument être prises en compte.

Enfin, l’aide d’un·e psychologue pourra vous être proposée pour, par exemple, vous apprendre à lutter contre des ruminations anxieuses ou pour essayer de traiter un traumatisme psychique qui serait à l’origine de vos insomnies.

Des problèmes de sommeil peuvent devenir une réelle torture et vous exposent à des risques, n’hésitez pas à demander de l’aide.