Que signifie exactement éduquer « positivement » au xxie siècle ? La question paraît simple, mais il n’en est rien !
Vous aurez beau parcourir les dizaines de livres se revendiquant de l’éducation positive, vous n’en trouverez aucun qui propose une définition digne de ce nom. Certaines figures de proue du courant, comme Catherine Gueguen ou Catherine Dumonteil-Kremer, évitent même souvent d’utiliser le terme, lui préférant les appellations plus génériques d’éducation bienveillante
ou non-violente, ou encore le réinterprètent de manière personnelle (parentalité créative, efficace), tout en assumant pleinement leur appartenance au mouvement. Et pourtant, comment espérer questionner ce modèle – analyser sa richesse, ses forces, ses contradictions, ses espoirs, ses écueils – sans même savoir de quoi on parle !
Quand on interroge les parents sur leur définition de l’éducation positive, le moins qu’on puisse dire est que leurs réponses sont variées !
C’est « une éducation respectueuse qui tire vers le haut », c’est « considérer l’enfant comme une personne à part entière », c’est « s’adapter prioritairement aux besoins de l’enfant », c’est «mettre au centre le bien-être de tous », c’est « être au quotidien à l’écoute de son enfant et de ses émotions », c’est « fournir un cadre propice à l’épanouissement et au développement de l’enfant », c’est « prendre le temps de peser chaque acte éducatif pour savoir s’il est bon ou non », c’est « bannir toute forme de violences éducatives », m’ont-ils répondu lorsque je leur ai posé la question. Ainsi, chaque parent semble utiliser le terme « parentalité positive » pour exprimer ses propres espoirs et son propre idéal : le comportement du parent qu’on aurait rêvé d’avoir, celui du parent qu’on rêverait d’être…
Une définition complexe, mais finalement pas si éloignée de celle qu’ont proposée les pouvoirs publics.