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Comment accueillir une émotion ?

En s’appuyant sur des recherches en neurosciences et la guérison des cinq blessures, Carole Rinaldi, dans son livre "Les clés de l'indépendance émotionnelle", propose des outils pour atteindre l’indépendance émotionnelle et nous libérer enfin du regard des autres et du besoin d’être aimé. Dans cet article, découvrez comment accueillir une émotion.

Accueillir une émotion est beaucoup plus simple que de résister face à elle. Il s’agit de la nommer, de décrire les sensations associées et d’observer ce qu’il se passe. Le plus important est de garder à l’esprit que la démarche n’a pas pour objectif d’étouffer l’émotion, mais au contraire de la vivre. Plus nous résistons face à une émotion désagréable ou douloureuse, plus elle persiste. C’est en acceptant de reconnaître ce qui nous traverse que la magie opère. Pour vous en convaincre, imaginez la situation suivante : vous vous confiez à un ami sur vos difficultés du moment. Votre ami, voulant bien faire, vous répond : « Ne t’en fais pas, ça va aller. » Cette réponse vous est-elle utile ? Vous permet-elle de vous sentir écouté, considéré ? Avez-vous l’impression au contraire d’être ignoré dans votre souffrance ? « Ne t’en fais pas, ça va aller » est exactement la réponse que nous nous formulons à nous-mêmes quand nous cherchons à étouffer l’émotion dérangeante sans l’avoir préalablement accueillie. Et ça met de l’huile sur le feu.

Étape n° 1 : S’ancrer dans le présent
Au moment où vous sentez l’émotion monter, prenez quelques secondes pour respirer. Veillez à redresser votre posture. L’idéal est de vous isoler dans un endroit calme, où vous vous sentez en sécurité. Respirez en vous concentrant sur l’idée que l’émotion, bien que désagréable et pénible,
ne fait que passer. Durant ce laps de temps, deux exercices de respiration sont particulièrement appropriés.

  • Au minimum sur une minute, privilégiez la durée de votre expiration sur celle de votre inspiration. Portez votre attention sur vos sensations
  • Autre variante possible, la méthode 4‑7‑8 : si vous n’êtes pas sujet aux problèmes d’hypertension, vous pouvez vous essayer à cette respiration qui consiste à inspirer sur 4 secondes, retenir votre souffle sur 7 secondes, puis expirer lentement par la bouche sur 8 secondes.

Dans le cas où l’émotion monterait rapidement à une intensité supérieure à 5/10, vous pouvez compléter les bénéfices de la respiration avec d’autres actions axées sur le corps : prendre une douche, aller dehors, faire quelques étirements, marcher ou sauter sur place. Pour ceux qui y sont ouverts, une séance d’EFT5 permet de libérer le trop-plein émotionnel. On trouve facilement des protocoles sur le Web de cette technique qui vise à rétablir l’équilibre énergétique du corps. La méthode est simple, indolore et peut être pratiquée seul en exerçant de légers tapotements ou massages sur certains points d’acupuncture. Selon son fondateur Gary Craig, le fait de permettre à l’énergie de circuler de nouveau normalement aide à réduire la charge émotionnelle et procure assez rapidement un soulagement physique.

Que le soulagement soit apporté par la respiration, le mouvement du corps ou l’EFT, il s’agit d’un point fondamental pour accompagner le choix de vos pensées. Nous l’avons vu, cerveau et corps sont tenus au courant de notre expérience en temps réel via le bilan de nos informations sensorielles et par la neuroception. Logiquement, si vous réussissez à détendre en premier votre corps, le nerf vague relaie l’information au cerveau. Rassuré sur votre état, il s’inscrit alors dans la même dynamique.

Étape n° 2 : Être observateur de soi-même
Fermez les yeux et prenez une posture contemplatrice de vous-même, comme si vous vous observiez depuis un autre endroit de la pièce. Sans chercher à modifier votre état, observez juste ce qui vous passe par la tête, l’agitation de votre esprit, ses préoccupations, les pensées qui s’y bousculent. Continuez à inspirer et à expirer calmement. Autorisezvous à ressentir ce que vous ressentez, en suspendant votre jugement. Vous pouvez le formuler à voix haute : « Quel que soit ton état ou ce que j’observe, je t’accepte et te donne le droit d’être tel que tu es à cet instant. »

Étape n° 3 : Nommer l’émotion et décrire ses sensations 
Souvenez-vous que vous n’êtes pas vos émotions, vous en êtes l’observateur. Permettez à cette émotion d’être là, d’être telle qu’elle est maintenant. Mettre des mots sur vos ressentis a une action bénéfique sur l’activité de l’amygdale. À voix haute de préférence, nommez l’émotion qui se joue à l’intérieur de vous. Est-ce un mélange de plusieurs à la fois ? Sur une échelle de 0 à 10, à combien se situe son intensité ? Toujours à voix haute, décrivez les sensations que vous observez dans votre corps physique : « J’observe que j’ai le ventre noué, la gorge serrée, les épaules tendues. » 

Photographie : Pixabay