Pousser pour aller plus vite
Quand on pousse sur le périnée, on peut faire pipi plus vite. On peut être tentée de le faire quand on est pressée, mais à chaque fois que vous poussez sur votre périnée, vous exercez une pression excessive, ce qui l’abîme.
Quelles sont les conséquences de votre impatience sur le périnée ?
- Un affaiblissement des muscles pelviens pouvant conduire à des problèmes comme l’incontinence urinaire et la descente d’organes (prolapsus).
- Une vidange incomplète de la vessie, ce qui peut augmenter le risque d’infections urinaires, car l’urine qui reste dans la vessie peut servir de milieu de culture pour les bactéries.
- Une descente d’organes, des poussées répétées quotidiennement peuvent étirer les ligaments de soutien des organes pelviens et créer un affaissement des structure pelviennes.
Pour préserver la santé du périnée, il est conseillé d’uriner dans une posture détendue, en laissant le flux se dérouler naturellement, sans vous presser ou pousser. Si vous le faites par habitude, nous vous encourageons vraiment à changer. Si vous n’arrivez pas à commencer à faire pipi sans pousser, il se peut que les muscles de votre périnée soient trop contractés et aient du mal à se relâcher (hypertonie périnéale), ou qu’ils se contractent au mauvais moment (asynchronisme). Il est important que vous en parliez avec un·e professionnel·le de santé. De même, si vous avez besoin de pousser pour finir de vider votre vessie, cela peut être un signe de descente d’organes, et nous vous invitons à consulter.
Faire pipi sous la douche
Uriner de façon systématique sous la douche conditionne votre vessie à se vider au contact de l’eau. Cela pourrait se retourner contre vous, en entraînant une envie d’uriner au contact, à la vue ou à l’écoute de l’eau, qui pourrait se faire de plus en plus forte et risquer de mener à des fuites urinaires d’urgence.
De plus, uriner en position debout n’est pas physiologique : cela perturbe la détente du périnée, qui au contraire est censé assurer l’étanchéité dans cette position ! Le mieux est de ne pas faire pipi sous la douche. Si cela se produit, accroupissez-vous et coupez l’eau.
Faire pipi sans s’asseoir sur la cuvette
En dehors de chez vous, vous pouvez avoir pris l’habitude de ne pas vous asseoir sur la cuvette. Si c’est très occasionnel, pas d’inquiétude, cela n’aura pas particulièrement d’impact. En revanche, il faut éviter de le faire tous les jours. En effet, en position de squat,
votre périnée n’est pas détendu : votre vessie ne se vidange donc pas correctement. Cela peut engendrer des fuites ou des infections urinaires, et favoriser la descente d’organes. Ces problèmes peuvent être déclenchés à partir du moment où vous faites pipi en suspension de façon quotidienne, au travail par exemple.
Se retenir trop longtemps
Le bon rythme pour uriner est d’y aller toutes les 2 à 4 heures en journée. La vessie est un muscle, et l’obliger à rester dilatée plus de 5 heures d’affilée sans aller aux toilettes l’empêche de fonctionner correctement. La vessie finit par se distendre et l’équilibre entre votre vessie et votre sphincter urinaire est altéré. Vous pouvez aussi dérégler le signal de l’envie car finalement vous ne l’utilisez pas, et donc vous retrouver dans des situations d’envies pressantes qui peuvent conduire à des fuites.
Faire pipi par précaution
Pour éviter les impériosités, il ne faut aller aux toilettes que lorsque nous ressentons réellement l’envie d’uriner. Autrement, nous empêchons le remplissage optimal de la vessie, en affectant autant sa capacité à retenir l’envie que le système nerveux qui nous permet de ressentir l’envie. Uriner régulièrement par prévention peut favoriser des envies soudaines et pressantes, voire les fuites par urgence. Aller aux toilettes « au cas où » de façon systématique et sans envie n’est donc pas une bonne idée. Occasionnellement, bien sûr, si vous savez que vous allez passer plusieurs heures sans accès aux toilettes, votre confort passe en priorité et aller aux toilettes de façon préventive n’est pas un problème. Pour rappel : nous faisons pipi 4 à 8 fois par jour, soit toutes les 3 heures en moyenne avec un apport hydrique régulier et normal.
Pratiquer fréquemment le « stop-pipi »
Le « stop-pipi », c’est arrêter le jet urinaire volontairement, en contractant les muscles du périnée. Contrairement à une idée reçue, pratiquer le stop-pipi dans l’idée de renforcer le périnée est à éviter impérativement ! Voici pourquoi :
- Le stop-pipi entraîne souvent une vidange incomplète de la vessie. Le restant d’urine non évacué correctement peut favoriser la prolifération de bactéries et créer des infections urinaires.
- Le fait de contracter de manière régulière le périnée pendant que l’on urine peut finir par engendrer des problèmes de mauvaise synchronisation des muscles. Ceux-ci peuvent être trop tendus ou trop faibles, ce qui cause alors des problèmes de contrôle de la vessie. En effet, quand on fait pipi, notre vessie se contracte et notre sphincter urinaire se relâche ; si on donne des informations contraires simultanément, cela peut créer des difficultés de miction chroniques, où il est difficile de savoir quand il est réellement nécessaire d’aller aux toilettes.
Dans certains cas et de façon exceptionnelle, un·e thérapeute peut vous demander de pratiquer le « stop-pipi » pour vous aider à prendre conscience de la contraction du périnée et à bien situer le périnée antérieur. Mais cela doit être fait uniquement dans ce cas !